La Jeep Wrangler Rubicon aurait pu ne jamais voir le jour

La Jeep Wrangler Rubicon aurait pu ne jamais voir le jour

Elle est l’une des Jeep les plus reconnaissables ou iconiques, la Jeep Wrangler Rubicon. Mais, comme souvent dans les histoires des constructeurs automobiles, il aurait pu ne jamais voir le jour.

Jeep Wrangler Rubicon, elle a failli ne jamais été produite

Ce qui semble aujourd’hui évident, ne l’était pas au moment de prendre la décision de le produire. Le Wrangler Rubicon est la Jeep la plus performante à ce jour dans son domaine de franchissement, mais il a failli ne jamais arriver dans nos rues. Quand le TJ 97 fut commercialisé avec sa suspension avant et arrière multibras à ressorts hélicoïdaux, certains clients l’ont customisé. Il n’était donc pas rare de dépenser 6 000 dollars pour des pneus sculptés, une boîte courte et un kit pour le surélever. Dès lors, pourquoi Jeep n’aurait pas proposé cette version de série à ses clients ?

De la technique à la bureaucratie

L’idée était assez simple et certains clients en faisaient la demande. Donc, pourquoi cela serait-ce si difficile d’imaginer un Wrangler Rubicon de série ? Le premier obstacle auquel se heurte Jeep est l’incompréhension d’un énorme système bureaucratique. Sur les quelques 10 000 ingénieurs qui travaillaient chez Chrysler au milieu des années 1990, moins de 100 se considéraient comme des passionnés de tout-terrain. Et ils sont encore moins nombreux à pouvoir prétendre posséder une Jeep modifiée pour le tout-terrain.

Il ne reste donc qu’une poignée de personnes capables de savoir intuitivement que certains clients pourraient payer plus cher un Wrangler modifié de série. Quelques employés face aux comptables de la firme et aux spécialistes du marketing, on vous laisse imaginer ce défi.

A l’époque, les afficionados du tout-terrain extrême n’était pas vraiment considérés, leur parole n’avait que peu de poids. D’ailleurs, outre Atlantique, on considérait souvent les fans de off-road comme des irréductibles du Lunatic Fringe. Le Lunatif Fringe est un tout-terrain extrême et partial. Le fait d’avoir ce genre de raccourcis n’aidait pas les décideurs de chez Jeep à imaginer introduire un tel modèle dans la gamme. Ironiquement, le Lunatic Fringe allait devenir un groupe convoité au sein de l’ingénierie Jeep, dont les gens voudraient plus tard faire partie.

Le Wrangler Rubicon face aux craintes du directoire

En outre, presque tous les spécialistes du marketing Jeep considèrent les personnes qui se rendent au Camp Jeep comme ceux qui pratiquent le tout-terrain sérieusement. Donc, il y avait clairement une opposition de style pour valider l’idée d’un Wrangler Rubicon.

Le deuxième défi était sur l’aspect financier pour un tel programme. Le volume des ventes était l’un des enjeux pour cette déclinaison du Wrangler. Pourtant, le coût de la déclinaison n’était pas excessif au regard des quelques améliorations ou pièces à installer.

Mais lancer un nouveau produit, pour qu’au final, il n’intéresse que peu de clients, c’est l’une des craintes de Jeep. Il y en a aussi une autre crainte et pas des moindres : les pneus. En effet, il fallait des pneus mieux sculptés pour faire face au tout-terrain. Des pneus plus gros et sculptés signifient une moins bonne maniabilité et un confort affecté sur routes normales. Déjà que le Wrangler n’était pas la référence en la matière, cette modification de taille ne penchait pas en faveur du Rubicon.

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