Il réalise son rêve, posséder et restaurer une Willys - Univers Jeep

Il réalise son rêve, posséder et restaurer une Willys

La Jeep Willys est devenue iconique presque dès le début de sa production en plein milieu de la Seconde Guerre mondiale. Ils sont nombreux à vouloir posséder la célèbre Willys, notamment ce Sud-africain, Vincent Koekemoer qui raconte son périple.

Willys, le rêve d’une vie !

Peut-on réellement aimer un véhicule au point que cela devienne une obsession de vie ? Visiblement, oui, puisque Vincent Koekemoe a même mis son couple en danger pour faire l’acquisition de cette Willys. Cela lui a coûté 1 100 euros et la Jeep était en pièces détachées dans une ferme à Patensie (Cap-Oriental en Afrique du Sud). Ce métreur en bâtiment basé à Kariega réalisa un rêve vieux de 40 ans en trouvant cette Jeep au Cap. « Quand j’étais enfant, j’allais souvent à des ventes aux enchères dans tout le Cap-Oriental », se souvient-il. « L’armée vendait ses vieilles Willys. Je ne pouvais pas me les permettre, et de toute façon, personne ne me laissait même enchérir. »

Finalement, Koekemoer a abandonné, a obtenu son diplôme et finit par travailler dans la construction. Mais la passion était bien ancrée. Il a recommencé à chercher parmi les annonces automobiles. Chaque fois qu’il trouvait une Willys, il était déçu. Elles étaient soit défigurées ou profondément modifiées. Certaines étaient même reconstruites avec de la fibre de verre, les moteurs d’origine étaient remplacés. Une nouvelle fois, il a cessé de chercher.

Un soir, il y a environ cinq ans, il discutait avec un ami autour d’un verre. La conversation a dérivé sur les voitures, en particulier sur les Willys. Cette fois, Koekemoer n’a pas cherché dans les journaux, mais a commencé à scruter Internet sur des sites comme Gumtree et OLX. Il y a eu un résultat au Cap, alors il a demandé à son frère et à sa belle-sœur d’aller voir. Il finira par acheter la Willys, mais pas celle-ci en mauvais état, avec le mauvais moteur. Elle avait été modifiée. Puis est venue la Willys de Patensie. Elle était en morceaux, mais les pièces étaient d’origine.

Un travail acharné sur la perle rare

Trois ans plus tard et avec 3 000 euros investis sa première restauration était terminée. Chaque pièce était d’origine. Il avait desserré, nettoyé, graissé et resserré chaque écrou et boulon. S’il ne pouvait pas obtenir les pièces des États-Unis, il les fabriquait lui-même. « J’ai grandi dans une ferme, je suis très manuel, je sais travailler le métal, le bois, sans problème. »

Il a commencé à exposer sa Willys restaurée dans des foires locales. Puis, lors d’une exposition dans une foire, quelqu’un lui en a offert 45 000 euros. Il n’avait aucune intention de la vendre, pour l’instant. Au lieu de cela, il a maintenant récupéré deux autres Willys. En effet, son travail a fait échos auprès d’une ville voisine (Kirkwood), un agriculteur l’a contacté à propos de deux épaves. Il souhaitait qu’il restaure les deux voitures, il a accepté à une condition : en conserver une des deux.

« J’ai dit ‘oui’ à condition que je puisse restaurer la deuxième et la garder », dit-il. La renommée de Koekemoer s’est répandue au loin et au plus grand nombre. Il a rencontré des amateurs de Willys aussi loin que Swakopmund en Namibie, Colesberg dans le Cap Nord, Le Cap et Plettenberg Bay. « La meilleure partie de posséder une Willys, » dit-il, « ce sont les amis que l’on rencontre. »

Encore dans la restauration…

La restaurer est une chose, Koekemoer est aussi un passionné de l’histoire du véhicule. « Ces Willys sont les modèles civils, » dit-il. « Ma première, la verte, est un modèle de 1947 et ma deuxième est une 1953. Les premières Willys ont été construites en 1941. Trois entreprises ont répondu à l’appel d’offres : Bantam, Willys Overland et Ford. Bantam a remporté l’appel d’offres mais c’était trop gros, alors Ford et Willys les ont construites pour l’armée américaine. Ford a insisté pour que tous les boulons aient la lettre F dessus. »

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Willys et Ford auraient construit ensemble un demi-million de ces véhicules. « Après la guerre, Willys a continué à fabriquer ces véhicules pour le marché civil, le châssis et la carrosserie sont restés les mêmes. Mais les phares étaient différents et ils ont ajouté un hayon, ainsi qu’une prise de force (PTO) pour permettre aux agriculteurs de tirer des charrues et de faire fonctionner des outils agricoles. »

Le nom Willys traversa bien plus que des générations de fans. C’est un marqueur du temps, d’une époque de l’automobile, certes révolue, mais qui compte des adeptes. La firme Jeep qui tire donc son héritage du seul modèle construit par Willys Overland connut plusieurs rebondissements. Vendue à American Motors Corporation (AMC), cette dernier sera acquise par Chrysler. Puis, Chrysler deviendra une partie de Stellantis après la fusion entre Fiat Chrysler Automobiles et Peugeot (PSA), il y a trois ans.