Essai Wrangler 4xe : l’hybridation, réel atout pour faire du 4x4 ?

Essai Wrangler 4xe : l’hybridation, réel atout pour faire du 4×4 ?

Iconique, mythique, indémodable et aussi moderne… la Jeep Wrangler dispose d’une motorisation hybride qui permet de réduire les émissions de CO2 et d’apporter un gain de couple en tout terrain, comme nous avons pu le constater lors de la Jeep Academy.

Une solution technique moderne

Les ingénieurs de Jeep ont doté le Wrangler 4xe d’une motorisation qui combine des moteurs électriques à un moteur thermique. 

Pour la partie « watt », on dispose de deux moteurs et d’un bloc-batterie au lithium-ion rechargeable de 400 V, 17 kWh et 96 cellules composé de nickel-manganèse-cobalt. Ce dernier est monté sous la banquette arrière qui a été redessinée afin de permettre à l’assise de basculer vers l’avant et faciliter l’accès à la batterie.

Un des deux moteurs électriques à haute tension et refroidi à l’eau est monté à l’avant du moteur thermique, à la place du traditionnel alternateur. Une courroie le relie là la poulie de vilebrequin et entraine le moteur pour des arrêts et des démarrages qui restent toutefois perceptibles. Il génère de aussi l’électricité pour le bloc-batterie. Il n’y a donc pas de démarreur classique et une batterie de 12 volts fait fonctionner les accessoires.

Le second moteur électrique est logé à l’avant du carter de transmission, remplaçant le convertisseur de couple classique d’une transmission automatique.

Sous le capot, on retrouve un quatre cylindres 2.0 turbo de 272 chevaux à injection directe équipé d’un turbocompresseur à doubles aubes et à faible inertie monté directement sur la culasse. Un circuit de refroidissement est dédié au turbocompresseur et une transmission automatique à huit vitesses TorqueFlite se charge de la transmission de la puissance aux roues.

Deux embrayages permettent de gérer la puissance et le couple du moteur électrique et celui à essence. Un embrayage binaire (marche/arrêt) est monté entre les moteurs. Lorsque cet embrayage est ouvert, il n’y a pas de liaison mécanique entre le moteur à essence et le moteur électrique, ce qui lui permet de propulser le Wrangler 4xe en mode tout-électrique.

Lorsque l’embrayage binaire est fermé, le couple du moteur essence et le flux du moteur électrique se combinent dans la transmission automatique. Un embrayage variable monté derrière le moteur gère électroniquement l’engagement avec la transmission afin d’améliorer la conduite et l’efficacité.

Votre pied droit peut compter sur la puissance totale de 380 chevaux (280 kW) et un couple de… 637 Nm à partir de 3000 tr/min. faut bien ça pour mouvoir les plus 2,3 tonnes de l’engin qui passe de 0 à 100 km/h en seulement 6,4 secondes ! Mais il faut bien garder à l’esprit que le freinage, le châssis et les pneus ne sont pas destinés à un usage sportif…

Sur la route… en silence !

La Jeep Wrangler est un ovni dans notre paysage automobile. Après toutes ces années, elle continue de se renouveler. En attendant la version 2024, c’est sur les routes alentours et les pistes du centre de 4X4 Forest Hill que nous avons pris le volant d’une version Rubicon, élue « Meilleur 4×4 2022 » par le Women’s World Car of the Year (WWCOTY).

Avant de prendre la route, il convient de débrancher la prise de la borne connectée au port de recharge électrique. Ce dernier, situé sur l’aile avant gauche, se trouve derrière un couvercle à ouverture et à fermeture par pression. Le niveau de charge est indiqué par des LED sur la prise et sur le dessus du tableau de bord, ce qui est pratique pour savoir à quel niveau on se trouve. 

Avec une batterie chargée à 100% (compter 3 heures sur une box de 7,4 kWh), Jeep annonce une autonomie jusqu’à 53 kilomètres en mode tout électrique (norme WLTP) et une vitesse maximale de 130 km/h. Notre test nous a permis de constater que l’on peut compter sur 40 à 45 kilomètres dans la « vraie vie ».

Une fois qu’on est monté à bord du Wrangler, au sens propre, on retrouve avec plaisir le court pare-brise, le capot plat et la position de conduite haute qui domine la route. L’ensemble de l’habitacle est bien fini mais reste « brut » quand on regarde la capote, non doublée et dont la manipulation, à la main, nécessite d’être à l’arrêt.

Première surprise, quand on appuie sur le bouton de démarrage, c’est le silence qui règne à bord. Le passage du levier de vitesse de la boite automatique en position D (Drive) et une légère pression sur l’accélérateur mettent en mouvement le Wrangler sur la seule force de l’électricité. On peut alors rouler les cheveux au vent en silence… C’est très surprenant pour une Jeep mais finalement pas si désagréable que ça, surtout en ville.

Le Wrangler 4xe offre une autonomie purement électrique qui permet, par exemple, de faire des trajets quotidiens sans consommer d’essence. Ce qui est un bonne chose car, lors de notre essai, une fois la batterie épuisée et le moteur thermique en route, l’ordinateur de bord affichait un joli 15 litres/100 kilomètres…

En fonction du trajet à parcourir, vous pourrez opter pour un des trois modes de fonctionnement, appelés E Selec à l’aide de boutons positionnés à gauche du volant.

Le mode hybride est celui par défaut. Il mixe le couple du moteur essence à celui du moteur électrique. Il utilise d’abord la puissance de la batterie, puis ajoute la propulsion du moteur turbo lorsque la batterie atteint l’état de charge minimum.

Le mode électrique fonctionne jusqu’à ce que la batterie atteigne son état de charge minimum ou que le conducteur demande plus de couple lors d’une franche accélération par exemple. Dans ce cas, le moteur thermique s’allume et participe à l’effort.

Le mode eSave : il utilise le moteur thermique afin d’économiser la charge de la batterie pour un usage ultérieur, comme la conduite électrique en ville. Il est aussi possible de recharger la batterie en roulant mais cela induit une surconsommation de carburant. 

Enfin, pour aider à recharger un peu la batterie, lorsque que vous appuyez sur la pédale de frein, le freinage régénératif s’enclenche. Il s’ajoute au freinage mécanique classique, ce qui permet d’économiser les plaquettes. 

Au final, toute cette technologie permet au Wrangler 4xe 2023 d’afficher, selon Jeep, des consommations mixtes de carburant entre 3,5 et 4,1 litres pour 100 kilomètres en moyenne et une consommations d’énergie électrique comprise entre 23,9 et 22,1 (kWh/100km). Les émissions de CO2 vont de 79 à 94 grammes par kilomètres sur route.

PAGE 2 : En tout terrain… l’hybride apporte une aide