La Jeep Avenger, premier modèle 100 % électrique de la marque, arrive tout juste en concessions. Le niveau de commande et l’intérêt suscité annoncent déjà son succès.
100% électrique
On pourrait trouver ça curieux, une Jeep électrique… mais il faut vivre avec son temps et avouer que la marque américaine, en pleine mutation sur le sol européen, a réussi son coup. La Jeep Avenger a même séduit le jury du plus prestigieux prix automobile européen, qui lui a attribué le titre de « Voiture de l’Année 2023. » Difficile de rêver mieux pour soigner son entrée.
Si Jeep a réussi à faire une voiture électrique de si bon niveau apparent, c’est en partie grâce à son appartenance au groupe Stellantis. Ainsi, elle partage sa plateforme technique avec la Peugeot e-208 et la DS 3 E-Tense restylée, qui est d’ailleurs celle qui a étrenné son nouveau moteur électrique de 156 ch et sa batterie de 54 kWh (51 kWh utiles). Cette Jeep est d’ailleurs plus européenne qu’américaine : elle a été dessinée en Italie par un passionné de la marque et de tout terrain et elle est fabriqué en Pologne, dans une usine Stellantis. D’ailleurs, l’Avenger ne traversera pas l’Atlantique pour y être vendu. Son format très compact -c’est la plus petite Jeep jamais produite dans l’ère moderne de la marque- n’est pas adapté au marché d’Amérique du Nord, qui préfère le Grand Cherokee.
Une Jeep au format d’une Renault Clio
Long de 4,08 m, pour une largeur de 1,78 m et une hauteur de 1,53 m, le Jeep Avenger est un petit SUV urbain. Toutefois, il ne renie pas l’ADN de la marque, avec une garde au sol de 20,1 cm (22,3 cm sous le pack batteries) et des modes de conduite -Sand (sable), Mud (boue) et Snow (neige)- pour s’aventurer en tout chemin. Il bénéficie par ailleurs d’angles d’approche/ventral/sortie de 20°/20°/32°. Des capacités qui deviendront certainement tout-terrain en 2024, avec le lancement d’une version 4xe, autrement dit à 4 roues motrices (grâce à l’implantation d’une second moteur électrique), alors que l’Avenger 2023 est à deux roues motrices (traction).
400 km d’autonomie pour cette Jeep électrique
Avec sa batterie de 51 kWh utiles, l’Avenger revendique une autonomie (cycle mixte WLTP) de 400 km, voire 500 km en cycle urbain. C’est mieux qu’une Renault Zoe avec une batterie de 52 kWh, signe des progrès réalisés sur les cellules (et ce n’est qu’un début). Ce chiffre est rassurant pour un usage quotidien, mais avec une puissance de charge plafonnée à 100 kW sur borne rapide, il ne faudra pas compter traverser la France à la même vitesse qu’au volant d’une Wrangler diesel. Jeep annonce néanmoins une vitesse de charge de 10 à 80 % de batterie en 24 minutes sur borne rapide, ce qui est acceptable dans la mesure où tout fonctionne normalement (batterie à la bonne température, air ambient tempéré, taux d’occupation de la station…). Le plus important dans le cadre d’un usage quotidien, c’est de retenir que le chargeur embarqué de 11 kW est livré en série et qu’une nuit sur borne individuelle suffira largement à faire le plein, voire en seulement 5 heures selon la puissance de l’installation. A noter que l’Avenger va aussi être produit en version 1.2 à essence, mais uniquement pour les marchés italiens et espagnols, là où le réseau de bornes de recharge est jugé insuffisant pour le moment.
Le style Jeep est respecté à l’intérieur
Ne cherchez pas les matériaux rembourrés, il n’y en a pas. Mais les plastiques choisis sont d’assez bonne facture pour ne pas s’attirer de violentes critiques. Et surtout, l’esprit Jeep est respecté avec une planche de bord rectiligne et un volant dans l’esprit de celui des autres productions de la marque. Les rangements ne manquent pas, la sellerie offre un confort de bon niveau. De manière assez logique compte tenu des dimensions de la voiture, l’habitabilité arrière n’est pas la qualité première de l’Avenger. Les enfants adoreront, les grands pesteront. Le coffre, de 355 litres sur cette version électrique reste suffisant au regard de l’usage. Comme toujours, il vous faudra choisir la version de haut de gamme pour profiter d’une ambiance chatoyante et d’équipements technologiques de niveau supérieurs. Vous profiterez ainsi d’un combiné d’instrument de 10,25 pouces au lieu de 7 pouces, de toutes les aides à la conduite, des jantes en alliage de 17 pouces, de la climatisation automatique ou de l’Apple CarPlay sans fil. Pour cela, il faudra vous habituer aux prix des voitures électriques, même si Jeep navigue habituellement dans des sphères tarifaires assez élevées : 39 000 € en entrée de gamme, 40 000 € en Longitude, 42 000 € en altitude, 43 500 en Summit, bonus de 5 000 € à déduire.